« A Biarritz, la résidence secondaire s’est transformée en résidence principale bis »
Philippe Mirail gérant de l’agence Immobilier Carré rouge, à Biarritz, fait le bilan du marché immobilier de la ville après une année de restrictions sanitaires et d’incertitudes.
Quelles ont été les conséquences de la crise sanitaire sur le marché immobilier de Biarritz ?
La pandémie a poussé la demande dans un contexte de raréfaction de l’offre de logement. Les propriétaires sont souvent hésitants à mettre leur logement en vente par peur de ne pouvoir retrouver des biens similaires aux leurs, que ce soit pour plus petit ou plus grand.
Les déconfinements successifs ont-ils engendré une hausse des demandes de résidences principales à Biarritz ?
Aujourd’hui, le confinement a tendu encore davantage le marché immobilier de Biarritz. L’offre reste inférieure à la demande. Par ailleurs, la différence entre résidence principale et secondaire s’est considérablement atténuée. Beaucoup de nos clients sont déjà propriétaires dans une autre ville, à Paris, par exemple. Beaucoup sont de plus en plus présents dans leurs villégiatures et franchissent le pas en scolarisant même leurs enfants sur l’agglomération du BAB pour y établir finalement leur résidence principale.
« Un T3 ou T4 à Biarritz se vend entre 500 et 750 000 € »
Philippe Mirail de l’agence Immobilier Carré rouge
Quels sont les biens les plus demandés à Biarritz actuellement ?
Les petites surfaces jusqu’à 50 m² à moins de 350 000 € sont très prisées des acheteurs. Ensuite, nous vendons beaucoup de maisons à Biarritz et dans les environs. À moins de 900 000 €, il est aujourd’hui impossible de trouver un tel bien en ville et cela frustre, je le comprends, les acquéreurs locaux qui même avec ce type de budget ne peuvent plus prétendre à une maison de 120 m² avec jardinet et parking. Dans les environs, sur Arcangues, Bassussary et Arbonne nous vendons quelques maisons entre 700 et 900 000 €, mais l’offre demeure trop faible. Enfin, les T3 et T4 en centre-ville de Biarritz sont toujours des biens très demandés.
Quels sont les délais moyens de transaction ?
Un bien au prix du marché se vend dans les trois mois. Pour les autres, dont le prix d’appel est trop élevé, ils resteront à la vente jusqu’à la renégociation du mandat à la baisse. La crise sanitaire a quand même depuis novembre 2020 ralenti les visites ainsi que tout le processus d’achat (délais d’instruction bancaire plus longs, idem du côté des syndics et des notaires).
Le prix au m² à Biarritz est de 6 800 €, environ
L’extérieur est-il devenu un critère important suite à la crise sanitaire ?
C’était déjà important avant le premier confinement, ça le devient encore davantage, mais il faut cependant noter que des biens avec extérieur dans le cœur de ville de Biarritz, il y en a très peu. L’acquéreur devra choisir entre le tout à pied et la présence d’un extérieur. Dans ce cas, il devra se replier à 5 ou 10 minutes du centre de Biarritz en voiture ou dans des villes comme Arbonne et Arcangues, par exemple.
Pour l’investissement locatif, y a-t-il des secteurs à privilégier?
Avec l’augmentation des prix depuis 3 ans, il y a moins de demandes pour du locatif saisonnier. La rentabilité locative de l’investissement a diminué de par la montée des prix de vente, le nombre de séjours vendus suite à la crise Covid. Cela est accentué par les mesures coercitives de l'agglomération pour limiter l’usage des biens en meublé de tourisme.
Quelles sont les perspectives pour le marché de Biarritz en 2021 ?
Sur la Côte basque, l’immobilier est depuis 40 ans une valeur refuge. La tendance sur le long terme restera favorable, c’est mon avis. À court terme, c’est vraiment difficile d’avoir une vision claire. Tout va dépendre du contexte économique sur le plan national et international, de l’évolution des taux d’intérêt, de la politique de relance du gouvernement et du rebond économique.
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