« À La Gaude, le marché immobilier nécessite un premier pas des vendeurs pour repartir »
À 10 km de Nice, la ville de La Gaude connaît une forte tension. Fabienne Fiorucci, gérante de l’Agence des Baous, observe que les vendeurs sont frileux à l’idée de vendre de peur de ne pas trouver un bien à acheter ensuite, bloquant complètement le marché.
Comment qualifieriez-vous le marché immobilier à La Gaude ?
Il est identique à celui que connaissent tous mes confrères : nous avons une baisse de l’offre inquiétante, nous manquons cruellement de biens. C’est encore plus vrai dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur que partout ailleurs sur le territoire. Lorsque l’on a le bonheur de rentrer un bien dans notre portefeuille, on le ressort aussi vite, la demande est vraiment très soutenue. Dès que l’on diffuse un bien, nous recevons un nombre considérable d’appels et de visites en agence le premier jour de la parution. Or, nous le savons d’expérience, quand l’offre est inférieure à la demande cela finit forcément par engendrer une hausse des prix immobiliers.
Quelle est la cause de ce phénomène ?
C’est principalement la Covid-19 qui est la cause dans cette équation. Depuis le début de la crise sanitaire, nous avons vu se réduire notre portefeuille, surtout sur certains types de biens. À l’heure actuelle, la majorité de la demande porte au niveau des maisons. Les acheteurs veulent s’installer dans un beau cadre de vie avec un extérieur plus spacieux pour pouvoir vivre sans s’entasser et avoir une pièce en plus pour télétravailler. Finalement, les potentiels acquéreurs se trouvent en situation d’attente, car il y a peu de biens correspondants disponibles.
Le prix immobilier à La Gaude est de 4 314 €/m2.
Votre principale préoccupation est donc de convaincre les vendeurs de passer à l’action ?
Oui, absolument. C’est véritablement le moment de vendre ! Il y a très peu de biens sur le marché, alors c’est la quasi-assurance de vendre rapidement. En plus, les conditions bancaires risquent de se durcir dans un avenir très proche. Les vendeurs sont évidemment conscients de tout cela, mais ils sont trop bloqués et préoccupés par le fait de ne pas réussir à trouver un bien à l’achat après avoir vendu. Ils ne veulent pas vivre cette situation de battement et ont peur de n’avoir nulle part où aller. Ils préfèrent attendre que les choses se décantent.
Au-delà de cette crise sanitaire, y a-t-il une autre cause spécifiquement liée au secteur de La Gaude ?
Sur la commune de La Gaude, nous travaillons beaucoup plus sur les maisons et les terrains, or il n’y a presque plus de terrains, car ils ont tous été vendus. Ce n’est pas dû à la crise, mais simplement au fait que les communes restreignent la vente de terrains et n’acceptent plus de divisions parcellaires avec de petites surfaces. Même si la nouvelle loi nous dit qu’il n’y a plus de parcelle minimale, la réalité est bien différente. Beaucoup de propriétaires terriens ont morcelé leur terrain auparavant afin de pouvoir vendre et aujourd’hui il n’y a plus rien à proposer, car tout est construit.
Pensez-vous que la situation puisse s’améliorer en 2022 ?
C’est difficile à dire, car nous n’avons que très peu de visibilité. Au moment des élections, nous connaissons toujours une baisse d’activité. Il y a une petite phase d'attente avant et après les élections, mais tout finit par repartir très vite ensuite. D’un autre côté, il nous semble que nous arrivons en bout de course de crise sanitaire. C’est elle qui a tout déclenché, il est difficile de prédire ce qu’il se passera ensuite. On a l'impression à chaque fois d'être au bout du tunnel et ça repart. Mais nous restons tout de même foncièrement optimistes, le marché va prochainement repartir, c'est sûr !
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