Si vous souhaitez percevoir un revenu tout en ayant la garantie que votre logement restera dans le patrimoine familial, la vente en viager à un membre de votre famille est envisageable. Cependant, vous devez effectuer cette vente en toute connaissance de cause.
Vous pouvez vendre un bien immobilier à vos enfants
Il est parfaitement possible de vendre votre logement à l’un de vos enfants, qu’il s’agisse d’un viager libre ou d’un viager occupé. La vente se déroulera de la même façon que lors d’une vente avec une personne inconnue. Votre enfant devra vous verser une somme de départ que l’on appelle le bouquet, ainsi qu’une rente viagère définie dès le départ et qui vous sera versée de façon régulière.
Pensez bien à anticiper les aléas éventuels
Si vous vendez votre bien à l’un de vos enfants, sachez que le reste de la fratrie pourra réclamer une compensation financière à votre décès, lors de la succession. Il s’agit donc d’en discuter en amont avec tous vos enfants et d’obtenir l’accord de chacun d’entre eux avant même d’entamer les démarches liées à la vente de votre bien.
Notez bien que si vous vous réservez l’usufruit de votre bien durant toute la durée du viager, vous en serez le propriétaire aux yeux de l’administration fiscale à votre décès : le bien tombera alors dans la succession et votre enfant sera donc redevable des droits de succession. Pour pallier à cette présomption, il est conseillé aux vendeurs de ne se réserver qu’un simple droit d’usage et d’habitation.
Conseils SeLoger
Veillez bien à vendre votre logement à un prix juste, qui sera égal à celui du marché. Ne le cédez surtout pas à un prix anormalement bas, même s’il s’agit de votre enfant. En effet, dans les cas de ventes en viager entre membres de la même famille, le fisc s’interroge toujours afin de savoir s’il ne s’agit pas d’une donation déguisée, et votre enfant n’échappera pas à un contrôle.
Une vente en viager est soumise dans certains cas aux frais de notaire
Si vous souhaitez transmettre une partie de votre patrimoine à un neveu, un cousin, ou tout autre membre de votre famille éloignée et ne faisant pas partie de vos héritiers légaux, la vente en viager peut être une solution adéquate. En effet, à votre décès, cette personne ne sera pas redevable des droits de succession, la vente en viager ne donnera lieu qu’au paiement des droits de mutation classiques, à savoir environ 7 % à 8 % de frais de notaire.
Quoiqu’il en soit, la vente doit se dérouler dans les mêmes conditions que lors d’une vente classique avec une personne inconnue. Le versement du bouquet et de la rente viagère doit donc être réel et effectif, et leur montant ne doit pas être dérisoire, sous peine de voir requalifier la vente en donation déguisée par l’administration fiscale, qui infligera à votre acheteur le paiement des droits de succession ainsi que des majorations.
Références juridiques
- Article 751 du Code Général des Impôts disposant que le vendeur d’un bien en viager en reste le propriétaire fiscal s’il se réserve l’usufruit de son bien durant le viager.
- Article 918 du Code civil portant sur les soupçons de donation déguisée.
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