Face à l’explosion du coût des sinistres occasionnés par les catastrophes naturelles, certains assureurs seraient plus réticents à couvrir les biens immobiliers les plus exposés aux changements climatiques. Explications.
Un assureur a le droit de refuser de couvrir un risque
Entre la multiplication des tempêtes, les inondations à répétition et les périodes de sécheresse de plus en plus longues et fréquentes, les habitations de nombreux départements de l’Hexagone sont de plus en plus touchées par les catastrophes naturelles. Malheureusement, cela ne ferait que commencer. Selon France Assureurs, la hausse des sinistres dus aux épisodes de sécheresse va augmenter de 215 % dans les prochaines décennies, ce qui entraînera logiquement une hausse sensible du coût des primes pour compenser le remboursement des dégâts. Les aléas du réchauffement climatique pourraient générer un coût de 143 milliards d’euros pour la période comprise entre 2020 et 2050. Des hausses assez marquées ont déjà été constatées cette année. Désormais, certaines compagnies d’assurances refusent même de couvrir les biens immobiliers considérés comme trop exposés aux risques climatiques lorsqu’ils changent de propriétaires. En effet, une compagnie d’assurances a parfaitement le droit de refuser de couvrir certains risques auxquels sont confrontées certaines maisons.
En moyenne, les tarifs des primes d'assurance habitation ont augmenté de 6 % en 2024.
Assurance habitation : la prime pourrait doubler d’ici 2050
Si les prix des assurances habitation ont déjà connu une hausse de 6 % en moyenne en 2024, ce n’est que le début. Cette augmentation n’empêche pas certaines compagnies d’assurances d’enregistrer des déficits. D’après certaines estimations, les tarifs des assurances habitation pourraient ainsi doubler d'ici 2050 afin de couvrir des sinistres toujours plus nombreux. En effet, l'exécutif envisage une hausse des températures moyennes de 2,7 °C en 2050. Comme évoqué plus haut, avec une telle hausse des températures, les événements naturels coûteraient au total 143 milliards d'euros sur la période 2020-2050, près de deux fois plus que sur 1989-2019, selon France Assureurs. Dans le détail, il faudrait avancer 54 milliards d'euros pour les inondations et la submersion marine (+ 87 %), 46 milliards pour les tempêtes (+ 46 %) et 43 milliards pour les sécheresses (+ 215 %). En outre, 48 % du territoire français est exposé au risque de sécheresse fort ou moyen. Autrement dit, 11,1 millions de maisons individuelles pourraient potentiellement se fissurer, en raison du très redouté phénomène de retrait-gonflement des sols argileux (RGA), désignant l’alternance de sécheresse et de réhydratation.
La surprime qui finance le régime des catastrophes naturelles doit passer de 12 à 20 % dès le 1er janvier 2025.
Comment faire face à la hausse des prix des assurances ?
Si la multiplication des catastrophes naturelles explique en grande partie la hausse des primes d’assurance habitation, ce n’est pas la seule cause. L’augmentation des prix des matériaux de construction et l’inflation ont également un impact. Dans ce contexte de hausse des tarifs des assurances habitation, il est plus que jamais conseillé de comparer les offres disponibles sur le marché. Avec la loi Hamon, vous avez la possibilité de changer d’assurance habitation à tout moment après la première année. Si vous ne souhaitez pas changer de compagnie d’assurances, vous pouvez toutefois réévaluer votre contrat régulièrement afin de vérifier qu’il est toujours adapté à vos besoins. Par exemple, si vous avez souscrit une garantie optionnelle pour couvrir les risques liés à votre piscine, mais que vous n’avez désormais plus de piscine, retirer cette garantie vous permettra de faire des économies. Dans le cas où les garanties de votre contrat sont cohérentes, vous pouvez tout de même tenter de négocier une baisse de tarif, à condition d’avoir un bon dossier et de ne pas avoir cumulé les sinistres au cours des dernières années. Enfin, en augmentant le montant de la franchise en cas de sinistre, vos cotisations diminueront.
L’installation d’équipements de sécurité (serrures de sécurité, alarmes…) peut contribuer à baisser votre prime d’assurance habitation.
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