Jusqu’à 1 200 € par semaine l’été pour un mobil-home payé une fraction du prix d’un appartement ? Sur le papier, la promesse est alléchante. Mais dans les faits, la rentabilité n’est pas toujours au rendez-vous.

Le boom du camping en France
141 millions. C’est le nombre de nuits que les Français ont passées dans un camping en 2023, selon la Direction générale des Entreprises. Le camping s’impose ainsi comme le premier mode d’hébergement touristique dans l’Hexagone.
Chaque année, ce secteur génère plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires. De quoi inspirer certains investisseurs. Sur les 250 000 mobil-homes et chalets installés en France, près de 200 000 appartiennent déjà à des particuliers.
Mais est-ce (vraiment) une bonne idée d’investir dans un mobil-home ? À première vue, oui — et pour plusieurs raisons. À commencer par le ticket d’entrée, qui est bien plus faible que pour un bien immobilier classique.
Une rentabilité brute de 10 à 12 %
Pour un mobil-home neuf, comptez entre 25 000 et 60 000 €, soit (presque) autant que pour une tiny house. En optant pour l’occasion, il est même possible de dénicher des modèles dès 10 000 €, parfois déjà équipés et prêts à l’emploi.
Autre atout : une rentabilité brute pouvant atteindre 10 à 12 %, proche de celle des caves. En haute saison, un mobil-home bien placé, sur la côte ou dans une zone touristique, peut se louer de 500 à 1 200 € la semaine.
La gestion est également facilitée. Vous n’avez pas de gros travaux à faire comme dans l’immobilier classique. Et certains campings proposent de gérer la mise en location, la remise des clés et le ménage à votre place.
Pour finir, si votre mobil-home n’est pas fixé au sol et peut être déplacé, il est considéré comme un bien meuble. Pas comme une construction. Le cas échéant, il échappe à la taxe foncière et, le plus souvent, à la taxe d’habitation.
Les limites (parfois oubliées) de ce placement
Cela dit, acheter un mobil-home n’est pas le placement parfait. Loin s’en faut. Lorsque vous investissez dans la pierre, vous faites l’acquisition d’un bien qui conservera une grande partie de sa valeur, même dans 20 ans.
À l’inverse, un mobil-home n’a pas (ou peu) de valeur patrimoniale à long terme. Ce type de construction a une durée de vie de 15 à 20 ans. Et sa valorisation décline de 10 à 20 % par an. Résultat : en cas de revente vos gains seront quasi nuls.
Autre bémol : la location d’un mobil-home est (très) saisonnière. Vous êtes tributaire de la météo. Et les campings ne sont ouverts que d’avril à octobre. Vous ne pourrez donc louer votre mobil-home que 10 à 14 semaines par an.
S’ajoutent aussi des frais annexes : redevance d’emplacement (2 500 à 6 000 €), charges liées aux services du camping (entretien, équipements, eau, électricité), éventuels frais de gestion et assurance.
Enfin, vous échappez à certains impôts locaux, mais vous n’êtes pas pour autant exempt de fiscalité. Si votre mobil-home se trouve dans un camping 3 étoiles ou plus, une taxe de séjour s’applique pour chaque nuitée.
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