« En Moselle, la demande immobilière se concentre dans les centres-villes »
Thierry Benedic, PDG du Groupe Benedic, nous dresse le portrait du marché de la Moselle, dynamique, mais disparate. Si Metz et Thionville attirent de nombreux particuliers, l’est du département, en revanche, reste moins prisé malgré des prix de vente avantageux.
Quel est le profil type des acquéreurs mosellans ?
Nous accompagnons régulièrement trois catégories de clients : les primo-accédants, les personnes qui viennent de vendre leur bien et souhaitent trouver autre chose et les investisseurs. À Metz, la demande est assez équilibrée entre ces trois types de profils. Il y a une forte demande d’appartements de la part des primo-accédants disposant d’un budget d’environ 150 000 €. Suite à la crise de la Covid-19, nous avons connu un boom de demandes en faveur d’espaces extérieurs. De ce fait, beaucoup de particuliers ont souhaité se diriger vers des logements en banlieue, bien aménagés pour le télétravail. Nous avons également vu arriver un certain nombre de Parisiens séduits par notre ville qui n’est qu’à 1h20 en train de la capitale.
Comment se porte le marché immobilier mosellan ?
Tout comme les primo-accédants, les investisseurs ont également beaucoup misé sur des biens situés dans les centres-villes des grandes agglomérations du département. En définitive, le marché immobilier messin se caractérise par peu d’offres, mais une demande assez soutenue. À Thionville, le marché propose des prix plus élevés, en raison de la présence des frontaliers qui travaillent au Luxembourg et disposent d’un fort pouvoir d’achat. Enfin, dans l’est de la Moselle, le marché est un peu compliqué même s'il reste bien moins tendu qu’ailleurs. Les prix sont moins élevés et nous n’avons que peu d’offres dans le neuf, par exemple. En effet, les prix de vente ne sont pas assez élevés pour les promoteurs. Ils ont moins augmenté ici, car la demande de la part des investisseurs n’y est pas aussi importante que sur les autres secteurs.
Quels biens à quels prix sur votre secteur ?
Pour un appartement sur Metz, les recherches se font sur tout le centre-ville mais aussi sur les quartiers centraux situés autour de la gare et de Sainte-Thérèse. Pour un T3 près de la gare, situé dans un immeuble datant de 1920 et nécessitant donc un peu de travaux, les prix oscillent autour des 180 000 €. Pour les maisons, le quartier de la Vacquinière à la limite entre Metz et Montigny-lès-Metz, le quartier périphérique de Plantières-Queuleu, la ville de Longeville-lès-Metz, Le Ban-Saint-Martin ou encore Scy-Chazelles sont recherchés. À Thionville, les secteurs situés autour de la route de Guentrange et du quartier de la synagogue proposent de belles maisons de ville bourgeoises, très prisées. Plus on se dirige vers le Luxembourg, plus les petits villages sont cotés. Une maison à Terville se trouve, par exemple, pour un prix de 310 000 €. Dans l’est de la Moselle, Saint-Avold et Sarreguemines sont des communes très appréciées, mais avec des prix moins élevés. Récemment, nous avons vendu une maison à Freyming-Merlebach pour 189 000 €.
Le prix immobilier en Moselle est de 1 933 €/m2.
Qu’en est-il du marché locatif en Moselle ?
Nous connaissons une grosse activité en location. C’est un marché dynamique. À Metz, il faut compter pour un T3 de 60 m2 un loyer de 650 € et de 700 à 750 € pour Thionville. Ailleurs dans l’est de la Moselle, un T3 de 70 m2 se loue pour 500 € par mois, en moyenne.
Comment le marché immobilier mosellan devrait-il évoluer ?
Nous connaissons pour le moment un bon début d’année, mais nous nous trouvons désormais dans l’incertitude pour les mois à venir, notamment avec la hausse des taux d’intérêt. Cela risque de freiner les projets des primo-accédants. Autrement, le marché dans la région est sain et il a échappé à la spéculation. Les prix ont certes augmenté, mais ils se trouvent dans un bon équilibre.
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