« Face à la pénurie, les délais de vente se sont raccourcis dans le Genevois français »
Hausse de la demande, baisse de l’offre, diminution du nombre de terrains à construire… Autant de facteurs qui expliquent les tensions sur le marché immobilier du Genevois français. Ludovic Jean, gérant des Clefs du Genevois, nous apporte quelques précisions.
Le marché immobilier du Genevois français est-il dynamique ?
Absolument ! Malgré les incertitudes dues à la crise sanitaire, notre secteur a connu une belle croissance ces deux dernières années. La tendance demeure positive, même si l’offre de biens tend à se réduire alors même que la demande augmente.
Quel serait le portrait-robot de vos clients ?
Il m'est assez difficile de répondre à cette question, car notre clientèle est très diversifiée. Nous n’avons pas vraiment d’acheteurs types sur notre secteur. Nous recevons, en effet, des clients très variés allant de l’acquéreur de résidence principale à l’investisseur.
Quels types de biens vous demande-t-on ?
Cela va du neuf à l’ancien, des terrains, des biens à rénover, et des appartements allant du studio au grands attiques, des maisons mitoyennes ou encore des villas d’architecte… Cette diversité nous amène à côtoyer et à nous adapter à toutes les catégories de clients, qu’ils soient vendeurs ou acquéreurs.
Quelles sont les villes du Genevois français les plus attractives ?
Les villes frontalières et plus spécifiquement Saint-Julien-en-Genevois sont toujours très prisées. Notre petite commune frontalière possède toutes les commodités nécessaires à la vie quotidienne. Les acquéreurs profitent ainsi de commerces, de services ou encore de groupes scolaires. Ils apprécient de pouvoir vivre à la campagne sans pour autant s’éloigner de façon trop importante de leur lieu de travail. Sur ce secteur, les produits disponibles ne sont pas faciles à dénicher. En réalité, tous les secteurs situés à proximité de la frontière ont du potentiel pour les années à venir. La demande y est très forte. Les acquéreurs ont d’ailleurs de plus en plus de difficultés à trouver un bien et le nombre de terrains constructibles disponibles se fait très rare.
Le prix immobilier à Saint-Julien-en-Genevois est de 4 407 €/m2.
Dans quels secteurs conseilleriez-vous d’investir ?
Tout va dépendre des besoins des acheteurs bien évidemment. Toutefois, d’un point de vue purement financier, les communes frontalières demeurent les zones les plus intéressantes. L’arrivée du tramway à Saint-Julien-en-Genevois devrait renforcer son attractivité.
Quel est le délai de vente moyen dans le Genevois français ?
Depuis deux ans, les biens se vendent de plus en plus rapidement. La faiblesse de l’offre pousse les acquéreurs à ne pas trop tergiverser. Le délai est d’environ 2 à 3 mois.
Quels biens à quels prix dans votre secteur ?
Un T3 avec garage se vend aujourd’hui aux alentours de 4 850 euros du m2. Il faut compter légèrement moins pour une maison, autour de 4 500 € du m2. Ces valeurs sont toutefois à remettre systématiquement en adéquation avec les caractéristiques du bien, à savoir son secteur géographique, son environnement, son état général, la qualité de ses prestations, etc. Enfin, les terrains s’affichent à 500 € le m² viabilisé, en moyenne avec des variations en fonction des communes, des situations et des contraintes à l’aménagement. Il est en ce sens important de faire intervenir un professionnel de l’immobilier afin qu’il puisse réaliser une estimation précise du bien en connaissance de cause.
Des conseils à donner aux acquéreurs ?
Il est impératif de définir son financement avec son banquier avant même de démarrer ses recherches, car les critères et les conditions bancaires se sont durcis. Il faut également déterminer avec précision son projet en fonction de son budget. L’idéal est de lister clairement ses critères et de délimiter une zone géographique en prenant le temps, pour les nouveaux arrivants, de découvrir quelques villages, peut-être un peu plus éloignés de la frontière, mais où il fait bon vivre.
Quelles perspectives pour le marché du Genevois français ?
La politique des taux va grandement influencer la situation du secteur. Si ces derniers n’augmentent pas, les prix devraient rester stables, sauf peut-être dans le neuf où la tension est forte. Des évolutions sont à attendre sur le prix des « passoires énergétiques » actuellement très ciblées par les nouvelles réglementations. Un fossé risque de se creuser avec les biens plus performants. Les biens anciens pourraient subir des décotes du fait d’une mauvaise isolation et d’un système de chauffage désuet, par exemple.
Pouvez-vous nous présenter votre agence ?
Nous sommes une structure familiale, une agence avec pignon sur rue et maintenant 19 ans d’expérience. Nous ne proposons pas de service de location ou de gestion, afin de nous concentrer sur les ventes de biens neufs et anciens et les terrains. Nous sommes en lien direct avec des promoteurs de toutes capacités et les constructeurs de maisons individuelles, ce qui nous permet d’étudier tous types de fonciers. Nous sommes très proches de nos clients et nous travaillons chaque jour à leur rendre le parcours immobilier le plus agréable et le plus sûr possible. La promesse n’est pas de vendre le plus vite possible, mais dans les meilleures conditions, en toute confiance et sans exclusivité.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)