« Face à la hausse des prix, les locaux ont de plus en plus de mal à acheter à Biarritz »
Depuis la crise sanitaire, les prix de l’immobilier biarrot ont considérablement augmenté. Dans cette situation, Philippe Mirail et François Langleron, gérants d'immobilier Carré Rouge, voient arriver une nouvelle clientèle dans son agence. Ils nous en disent plus sur le marché de l'immobilier biarrot.
Votre clientèle a-t-elle évolué ?
C’est certain, la hausse des prix de ces 2 dernières années a eu pour effet d’exclure encore un peu plus les habitants locaux au profit de ceux des grandes villes françaises. Ces derniers désirent s’offrir une résidence principale ou secondaire sur la côte basque pour profiter de son cadre de vie. Il devient cependant de plus en plus difficile d’acheter dans la ville, même pour des clients en provenance d’autres régions. À l'exemple de notre clientèle toulousaine, très présente entre 2015 et 2020 mais qui peine aujourd’hui à accéder à l’immobilier biarrot même en faisant un effort considérable d’épargne.
Qu’en est-il de votre clientèle étrangère ?
Notre clientèle reste quand même française à 95 %, mais Biarritz attire également des acquéreurs étrangers. En 2021, nous avons réalisé plusieurs transactions avec des Russes. De manière générale, nos clients achètent ici, car ils ont un lien fort avec le Pays basque, soit qu'ils aient des attaches familiales liées au sud-ouest ou qu’ils soient venus y passer des vacances dans leur jeunesse. Pour vous donner un exemple de profil, nous avons récemment reçu en agence des cadres supérieurs expatriés à Londres. Ils préfèrent investir à Biarritz plutôt que dans un pays en dehors de l’Union européenne. Ils apprécient, également, le fait que l’on propose des solutions de travaux clé en main grâce à notre partenaire Home Consult.
En moyenne, le prix immobilier à Biarritz est de 8 250 €/m².
Que penser de l'interdiction des locations meublés saisonnières ?
Pour l’instant, cette réglementation a été suspendue par un référé du 3 juin qui la juge « non proportionnée au détriment des propriétaires par rapport à la pénurie de logements dont se plaignent les élus de la CABAB ». Pour le moment, aucun vendeur n’a mis en vente son logement en invoquant cette décision dont le sort est incertain. De toute façon, il est peu probable que les propriétaires mettent à la location annuelle leurs logements secondaires, car ils y séjournent régulièrement tout au long de l’année. Pour permettre aux travailleurs locaux de se loger, il serait préférable de mettre l’accent sur la construction de logements neufs, de prendre des mesures de déblocage du foncier et de repenser à un habitat de faible densité à des prix raisonnés.
Quelle direction va prendre le marché de l'immobilier biarrot ?
Je suis résolument optimiste. La remontée des taux d’intérêt devrait rapidement stabiliser les prix. Il faudra toutefois rester attentifs aux indicateurs macroéconomiques et politiques dans les mois à venir. Nous avons, en effet, pu constater, depuis deux ans, leur impact sur les prix des matériaux pour les chantiers de rénovation.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)