Le dispositif Pinel, qui a permis de soutenir la construction de logements neufs dans les zones tendues depuis 2014, vit ses dernières heures. Comment la disparition de cet avantage fiscal va-t-elle impacter le marché immobilier français en 2025 ?
Clap de fin pour le dispositif Pinel
Les investisseurs locatifs vont devoir revoir leurs plans. Le dispositif « Pinel », qui offrait des réductions d'impôt attractives, est sur le point de disparaître, avec une fin programmée au 31 décembre 2024.
Lancé en 2014, cet avantage fiscal visait à stimuler la construction de logements neufs dans les zones tendues. Pour rappel, la réduction d'impôt était calculée en fonction de la durée de l'engagement locatif :
- 12 % du prix du bien pour une location de 6 ans
- 18 % du prix du bien pour une location de 9 ans
- 21 % du prix du bien pour une location de 12 ans
En contrepartie de cet avantage fiscal, les biens loués en Pinel devaient respecter des normes énergétiques, ainsi que des plafonds de loyers. Autre contrainte : les locataires devaient répondre à des critères de ressources.
Pourquoi le Pinel va-t-il disparaître ?
Mais le dispositif était souvent critiqué. Dans ses rapports, la Cour des comptes a déclaré qu’il ne « remplissait qu'imparfaitement (ses) objectifs », avant de reconnaître que son impact « demeure difficile à quantifier ».
Le 5 juin 2023, le gouvernement a donc annoncé que le dispositif Pinel, jugé trop onéreux, ne serait pas prolongé au-delà du 31 décembre 2024. Un coup de massue pour les promoteurs immobiliers, déjà en difficulté.
Invitée sur le plateau de Guadeloupe Soir le 12 novembre dernier, Nadjet Arezki, conseillère en immobilier, s’est efforcée de décrypter les répercussions de la fin du Pinel sur le marché immobilier.
Coup dur pour le marché du neuf
Premier constat : si le Pinel disparaît, « les investisseurs vont aller investir ailleurs », estime Nadjet Arezki. Ces derniers pourraient se tourner vers l’immobilier ancien qui bénéficie d’autres avantages fiscaux, comme le dispositif Denormandie.
Le problème ? C’est que les ventes de logements neufs risquent de ralentir. Or les promoteurs immobiliers ont déjà été heurtés de plein fouet par la hausse du prix des matériaux et la flambée des taux immobiliers.
Résultat : entre octobre 2023 et septembre 2024, seulement 337 100 logements ont été autorisés à la construction, d’après le gouvernement. Un chiffre en baisse de 9,4 % par rapport aux 12 mois précédents.
Pas de nouvel avantage fiscal prévu
Les promoteurs immobiliers espèrent un geste de l’État. En vain, pour l’instant. « Dans le projet de Loi de finance 2025, il n’y a rien de prévu », commente Patrice Lasnier, administrateur de la fédération du BTP, au micro de La 1ère.
La fin du Pinel pourrait également réduire l'offre locative, accentuant les tensions sur le marché. « On a aujourd’hui un manque de logement », rappelle Nadjet Arezki. « Si demain il n’y a plus de Pinel, [...] on sera en difficulté. »
Pour cette conseillère en immobilier, le Pinel ne sera pas remplacé par un nouvel avantage fiscal. « Pour les particuliers, la seule perspective qu’on a, c’est le prêt à taux zéro, qui va être prolongé et prorogé sur l’ensemble du territoire. »
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