Rénovation énergétique : déception ou bénédiction ?

Pour commencer, il faut savoir que le secteur du bâtiment qui englobe à la fois les locaux tertiaires et le secteur résidentiel, constitue le 3^e secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre en France. À lui seul, il cumule 18 % des émissions nationales de gaz à effet de serre, après le transport qui en cumule 31 % et l’agriculture qui pèse pour 19 %. Parmi les autres chiffres qui montrent l’impact de l’immobilier sur l’environnement, on peut également relever :

• que la part de l’énergie utilisée pour se loger représente 27 % de l'énergie produite,
• que 70 % des déchets produits en France proviennent du secteur de la construction (impliquant le logement),
• que 8 % de la surface de la France est artificialisée, dont 53 % pour un usage résidentiel et de loisir.

De plus, la France abrite également un nombre encore trop important de logements considérés comme des passoires énergétiques, puisque ces dernières représentent plus de 5 millions de biens au sein du parc immobilier. Très énergivores, ces habitations sont celles qui sont classées F et G sur le DPE (diagnostic de performance énergétique). Elles ont d'abord néfastes pour l’environnement à cause de leur importante émission de gaz à effet de serre liée à une mauvaise isolation et donc à une consommation accrue de chauffage, mais ces habitations sont également fortement associées à la précarité énergétique. Ainsi, durant l’hiver 2020-2021, 20 % des Français ont déclaré avoir eu froid et 10,5 % des ménages dépensent plus de 8 % de leurs revenus dans leur facture énergétique.

Vous l’aurez compris, les passoires énergétiques constituent un problème de taille, tant d’un point de vue environnemental que d’un point de vue social. Ce sont généralement les ménages les plus modestes qui sont les plus confrontés à des logements mal isolés et énergivores, engendrant des factures bien trop élevées. Si certains commentateurs affirment que la rénovation énergétique serait trop chère et inutile, il faut bien reconnaître que le secteur du logement est l’une des priorités dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Certaines études ont pu être relayées sans vraiment apporter la preuve que la rénovation énergétique était inefficace, d’abord car nombre d’entre elles sont obsolètes, datées, et d’autres sont mal étayées et/ou politiquement orientées. Il faut savoir que la mesure des bénéfices d’une action de rénovation repose encore beaucoup sur des calculs théoriques réalisés sur la base de modélisations et qu'il est difficile d’obtenir une évaluation obligatoire des consommations réelles après travaux, faute de loi qui l’impose.

Autre point crucial à mettre en avant pour défendre la rénovation énergétique et couper court aux critiques : il est important de comprendre qu’une rénovation globale est bien souvent nécessaire pour obtenir des effets et des améliorations concrètes. À titre d’exemple, certains ménages modestes et n’ayant pas toujours conscience de pouvoir obtenir des aides à la rénovation avantageuses, se contentent de remplacer le système de chauffage alors que leur logement demeure mal isolé. Ils rencontreront alors des difficultés à ressentir les effets positifs de cette opération qui ne peut apporter de réelle efficacité qu’en étant complétée par des travaux d’isolation. C’est d'ailleurs cette isolation, associée à un système de chauffage performant, qui va alors apporter des effets concrets et remarquables sur la consommation d’énergie et donc sur les factures.

Réussir une rénovation énergétique efficace, qui se veut à la fois écologique et économique, c’est tout à fait possible ! En planifiant des travaux adaptés et ciblés en fonction de votre logement, vous allez obtenir une habitation pérenne, bénéficier d'un confort accru et réaliser des économies notables.

Pour ce faire, vous pouvez commencer à anticiper certaines étapes incontournables :

• Il est d’abord important d’obtenir un audit énergétique qui consiste en une étude approfondie du bâti ainsi que des consommations énergétiques et qui préconise les travaux à mettre en œuvre en priorité.
• Vous pouvez solliciter un professionnel certifié RGE (reconnu garant de l’environnement), qui va étudier la faisabilité du projet et vous proposer un devis.
• Ensuite, sachez que des aides importantes existent pour rénover son logement, à l’instar de MaPrimeRénov’ et de l’éco-prêt à taux zéro, mais également des certificats d’économie d’énergie, des aides de l’Anah, des aides d’Action Logement, etc.
• Puis vous allez faire exécuter les travaux de rénovation énergétique, avec un accent mis sur l’isolation pour empêcher l’air froid d’entrer et l’air chaud de s'échapper, la ventilation pour le renouvellement de l’air et un système de chauffage performant pour réaliser des économies directes.
• Enfin, vous allez faire réaliser un nouveau DPE pour vérifier que les performances énergétiques de votre logement sont réelles, en sachant que le gain potentiel doit se situer entre 80 et 160 kWm² et par an.

Vous pouvez vous rendre sur le site de MaPrimeRénov’, qui vous permet de réaliser vos démarches et d'effectuer vos demandes d’aides directement en ligne, mais aussi d’avoir accès à un conseiller spécialisé pour vous accompagner tout au long de votre projet.