Vous souhaitez vendre votre maison par vos propres moyens ? C’est tout à fait envisageable, à condition de prendre quelques précautions et de se renseigner au préalable sur les différentes démarches à effectuer pour mener la transaction à bien et réaliser une vente de maison entre particuliers.
Vente de maison entre particuliers : est-ce une bonne idée ?
Vendre votre maison par vos propres moyens, c’est possible. Le principal avantage est financier. En effet, qui dit vente entre particuliers dit transaction sans honoraires d’agence. Ces derniers, qui peuvent être à la charge du vendeur ou de l’acheteur, représentent environ 4,5 % du prix de vente. Par exemple, pour un bien vendu 250 000 euros avec des honoraires de 4,5 %, les frais d’agence s’élèvent à 11 250 euros.
Toutefois, sachez qu’en vendant votre maison en direct, vous ne bénéficierez pas des conseils, de l’expertise et de l’accompagnement complet d’un agent immobilier, qui reste le plus à même de vendre votre bien rapidement et au meilleur prix. C’est encore plus vrai dans un contexte où la réglementation évolue rapidement (nouveau DPE, audit énergétique, ERP, etc.).
De plus, la vente entre particuliers est une opération chronophage, puisque vous allez devoir vous occuper de tout le processus de transaction, de l’estimation à la signature de l’acte authentique chez le notaire, en passant par la gestion des visites. Il faut garder cela à l’esprit et être certain d’être suffisamment disponible et organisé avant de se lancer dans l’aventure. Sans oublier l’aspect émotionnel : ce bien, vous y avez vos souvenirs, peut-être même vu grandir votre famille. Il vous faudra prendre du recul, mettre de côté l’affect et vous préparer à entendre des remarques parfois déroutantes au cours des visites.
Vente de maison entre particuliers : les différentes étapes
Comme vu plus haut, dans le cadre d’une vente entre particuliers, c’est à vous de gérer toutes les démarches liées à la transaction. La vente d’une maison est différente de celle d’un appartement, dans la mesure où vous n’avez, si elle n’est pas en copropriété, aucune information à récupérer auprès du syndic. Vous en aurez en revanche d’autres, selon les cas, à fournir au futur acquéreur (certificat d’assainissement par ex.).
Estimer ou faire estimer votre bien
Avant de vous lancer dans une vente de maison entre particuliers, vous devrez tout d’abord établir une estimation précise de son prix de vente. Cette étape revêt une importance capitale : elle influencera directement la réussite et la rapidité de la transaction.
Prenez le temps d’identifier les points forts de votre maison. Ces caractéristiques peuvent jouer en votre faveur lors de la fixation du prix de vente. Cela inclut potentiellement des éléments très divers, comme :
- L’absence de mitoyenneté ou de vis-à-vis.
- La proximité des commerces ou des transports en commun.
- Une bonne exposition des pièces de vie.
- Des combles aménageables…
De la même manière, vous devez rester lucide sur les éventuels défauts de votre propriété. Des aspects comme une petite surface de terrain, des murs mitoyens ou un environnement peu attrayant peuvent affecter négativement la valorisation de votre bien.
Pour obtenir une première évaluation de la valeur de votre maison, vous pouvez recourir à des outils d’estimation en ligne. Ces plateformes vous permettent d’obtenir rapidement une estimation approximative en fonction de différents critères comme :
- La surface habitable.
- L’emplacement géographique.
- L’année de construction…
Dans tous les cas, l’outil ne pourra vous fournir qu’une fourchette approximative. Il ne peut prendre en compte toutes les particularités de votre bien.
Pour obtenir une évaluation plus précise, il peut s’avérer nécessaire de faire appel à un expert immobilier. Cette démarche ne vous engage pas : vous restez libre ensuite de réaliser une vente de maison entre particuliers si vous le souhaitez.
L’estimation de votre bien est primordiale : un prix trop élevé fera fuir les acheteurs potentiels tandis qu’un prix trop bas rendra difficile le rachat d’un autre logement. Pour appliquer un prix de vente réaliste, aidez-vous d’outils d’estimation en ligne, qui vous permettront de connaître le prix moyen au mètre carré des maisons dans votre secteur. Il faudra ensuite pondérer ce prix moyen à la hausse ou à la baisse selon l’état général de votre bien, ses performances énergétiques ou encore les rénovations effectuées.
Réaliser tous les diagnostics immobiliers obligatoires
Une vente de maison entre particuliers ne vous exonère pas de l’obligation de fournir un dossier de diagnostic technique complet. Ces éléments sont essentiels pour garantir la transparence de la transaction et assurer une parfaite information de l’acquéreur. Les diagnostics à inclure dans le dossier peuvent dépendre des caractéristiques du logement et de son ancienneté. Ils peuvent inclure, par exemple :
- Le diagnostic de performance énergétique.
- Le constat de risque d’exposition au plomb.
- L’état d’amiante
- L’état relatif à la présence de termites.
- L’état de l’installation intérieure de gaz.
- L’état de l’installation intérieure d’électricité
- L’état de l’installation d’assainissement non collectif
- L’état des risques et pollutions (ERP).
- Le diagnostic bruit.
La réalisation de ces diagnostics doit être confiée à un professionnel qualifié, généralement un diagnostiqueur immobilier. Il convient de les planifier avec attention. Mieux vaut, en effet, les avoir terminés avant la mise en ligne de l’annonce, afin d’informer sans difficulté les potentiels acquéreurs dès le début du processus de vente.
En tout état de cause, le dossier doit être remis au plus tard lors de la signature du compromis ou de la promesse de vente.
Rédiger et publier une annonce de mise en vente
En théorie, vous disposez de toutes les informations importantes à fournir aux acquéreurs potentiels : superficie de la maison, nombre de pièces, année de construction, travaux réalisés et/ou à prévoir, etc. Vous pourrez donc réaliser une annonce en bonne et due forme. Renseignez-vous toutefois sur les mentions obligatoires à intégrer dans l’annonce.
Parallèlement, ne négligez pas les photos de l’intérieur et de l’extérieur de votre maison. Leur qualité est déterminante pour attirer les acquéreurs potentiels. Si l’organisation de votre intérieur laisse à désirer, n’hésitez pas à faire appel à une entreprise de home staging, qui sera en mesure de mettre en valeur les différents espaces de votre maison. Attention : pour qu’une opération de home staging soit rentable, son coût doit être inférieur à 5 % du prix de vente de votre maison.
Une fois votre annonce rédigée convenablement, il ne reste plus qu’à la diffuser, dans la presse locale et en ligne. De nombreuses plateformes digitales vous permettent de publier l’annonce de votre maison, l’idéal étant d’opter pour un site à forte audience, sérieux et reconnu, comme SeLoger.
Vous pouvez généralement indiquer la façon dont vous souhaitez être contacté (téléphone ou écrit) par les acquéreurs potentiels. Si vous craignez les appels intempestifs, privilégiez une communication par écrit uniquement. Toutefois, lorsque vous recevez des messages de personnes intéressées, essayez d’être réactif pour ne pas passer à côté d’une vente. Ensuite, il vous faudra échanger et organiser les visites. Sur ces points, l’intérêt de faire appel à un professionnel prend tout son sens : il saura faire le tri et poser les bonnes questions pour déterminer le sérieux de la demande et répondre aux diverses questions, parfois techniques, des acquéreurs potentiels.
Préparer et organiser les visites du bien
Avant les premières visites, préparez votre logement au mieux (rangement, home staging…) pour qu’il ait plus de chance de déclencher un coup de cœur. N’hésitez pas à remettre un dossier de visite complet, avec par exemple :
- Vos coordonnées.
- Un descriptif précis du bien.
- Une présentation du quartier.
- Les diagnostics techniques déjà réalisés.
- Une liste des travaux entrepris dans le logement, factures des matériaux et artisans à l’appui.
Cela rassurera les acquéreurs sur votre sérieux et sur l’état général de votre maison. Préparez-vous en amont à l’éventualité d’une négociation : ces moments peuvent être stressants, encore plus si vous n’êtes pas accompagné par un pro. Gardez d’ailleurs en tête que, si vous ne vous sentez plus en mesure de vendre seul, vous pouvez tout à fait vous diriger vers une agence, et ce à tout moment du processus.
Négocier et accepter une offre d’achat
Si les visites de votre maison se passent bien, vous serez probablement destinataire d’offres d’achat de la part de potentiels acquéreurs. Cette étape marque le début des négociations. Elle requiert, bien sûr, une grande attention de votre part. Concernant la marche à suivre, tout dépend du montant de l’offre vous étant faite :
- Si l’offre d’achat correspond au prix fixé pour votre maison, vous êtes en principe tenu de l’accepter. Mieux vaut toutefois ne pas vous précipiter et vérifier les références de l’acheteur.
- Si l’offre d’achat reçue est inférieure au prix fixé, rien ne vous empêche d’entamer les négociations avec l’acheteur. Si vous estimez que l’offre reste en deçà de la valeur marchande de votre maison, vous pouvez formuler une contre-proposition plus appropriée. L’acheteur est alors libre de l’accepter ou la refuser.
La rédaction d’une offre d’achat engage en principe l’acquéreur. Ce dernier ne peut plus se dédire si vous acceptez, jusqu’à la date limite indiquée sur son offre. Veillez toutefois à ne pas lui forcer la main s’il a changé d’avis. L’acquéreur aurait toujours la possibilité de faire valoir son droit de rétractation pendant 10 jours après la signature du contrat d’avant-vente.
Signer le compromis ou la promesse de vente
Après vous êtes mis d’accord sur le prix de vente, il est temps de formaliser la transaction en signant un avant-contrat. Ce document préliminaire définit les conditions de la vente : il a pour objectif de préparer la signature de l’acte définitif de vente. Il existe deux types d’avant-contrats couramment utilisés : le compromis de vente et la promesse de vente.
Tous deux engagent le vendeur et l’acheteur à conclure la vente selon les termes convenus. La principale différence est le degré d’engagement des parties et les conséquences en cas de non-respect de l’accord.
Il est tout à fait possible de rédiger et signer un contrat d’avant-vente entre particuliers : il est alors question d’un acte « sous seing privé ». Pour autant, la technicité du document devrait vous faire envisager de consulter un notaire pour la rédaction et la vérification du document.
Une fois l’avant-contrat signé, le même notaire pourra, en outre, entreprendre les démarches administratives nécessaires pour finaliser la vente, puis préparer l’acte authentique.
Les trois points clés à retenir :
- Une vente de maison entre particuliers permet de réaliser des économies, en évitant la rémunération d’un intermédiaire, comme une agence immobilière.
- Elle est cependant bien plus contraignante pour le vendeur. Une disponibilité importante est de rigueur pour organiser la transaction.
- Même entre particuliers, la rédaction du contrat d’avant-vente devrait être confiée à un notaire pour garantir la sécurité juridique du document.
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