Le marché locatif est à la peine. Pour le relancer, la députée Annaïg Le Meur propose de transférer la charge de la garantie des loyers impayés sur les locataires. Une mesure qui, selon elle, responsabiliserait les et allégerait les dépenses des bailleurs. Explications !
Les impayés de loyers : une des principales craintes des propriétaires bailleurs
Entre la hausse de la taxe foncière, l’encadrement des loyers, l’interdiction des passoires thermiques et les coupes dans la fiscalité des meublés touristiques, l’investissement locatif perd en attractivité.
Mais l’une des préoccupations majeures des investisseurs demeure les impayés de loyers, comme le rappelle Anaïg Le Meur, lors du congrès de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) le 10 décembre. 55 % des bailleurs affirment en avoir déjà été victimes, d’après un sondage IFOP / Matera de juin 2024.
Or les loyers servent à rembourser les échéances du prêt immobilier, et la procédure d’expulsion pour impayés est bien plus difficile à mettre en œuvre que pour les squatteurs.
Pour se prémunir contre ce risque locatif, les bailleurs peuvent souscrire une garantie des loyers impayés (GLI). Le problème ? Son coût. Elle représente entre 2.5 et 5 % du montant du loyer annuel, sauf si le locataire est éligible à la garantie Visale, proposée gratuitement par Action Logement.
Zoom sur les assurances de loyers impayés
Vous disposez de 2 options pour sécuriser vos revenus locatifs :
- Souscrire une garantie auprès d’un assureur privé, qui sélectionne les dossiers des locataires en fonction de critères comme leur solvabilité et la solidité de leur situation professionnelle ;
- Demander la garantie Visale d’Action Logement, qui s’adresse à un profil précis de locataires, d’un âge compris entre 18 et 30 ans ou jeune salarié.
Une piste : mettre la GLI à la charge des locataires
« Pourquoi est-ce aux propriétaires de prendre en charge la garantie sur les loyers impayés alors que c’est le locataire qui risque de ne pas payer son loyer? » interroge Anaïg Le Meur. Inquiète pour l’investissement immobilier, qu’elle souhaite soutenir, elle propose de transférer le coût de la GLI aux locataires. Les effets attendus ?
- Soulager les propriétaires d’une charge annuelle élevée ;
- Responsabiliser les locataires, qui devront mieux gérer leur budget pour couvrir leurs loyers ;
- Rassurer les bailleurs. Un locataire qui peut souscrire une GLI prouve sa solvabilité et augmente ses chances de voir son dossier retenu.
Enfin, la GLI offrirait une meilleure visibilité sur les impayés de loyers, selon Anaïg Le Meur. Il ne faudrait pas toutefois que la proposition aboutisse à la création d’un fichier des incidents de paiements locatifs, déjà envisagé en 2020 par la Fnaim, et qui avait sucité un tollé auprès du Gouvernement et des associations de locataires.
Une solution déjà en œuvre sur le marché
En attendant une éventuelle proposition de loi, certaines entreprises sociétés ont déjà investi ce créneau.
SmartGarant, une start-up spécialiste de la GLI en ligne, propose déjà aux locataires de souscrire une assurance qui couvre les loyers sur toute la durée du bail. Objectif : rassurer les propriétaires et faire passer les dossiers de location sur le haut de la pile. Comme l’explique son cofondateur, Thomas Neuraz, « nous vérifions que les locataires sont solvables, qu’ils n’ont pas d’impayés et que leur situation sur le territoire est légale ».
L’avantage de cette GLI nouvelle génération ? Elle est accessible à tous les profils de locataires, du salarié en CDI aux étudiants, en passant par les intermittents. Bien entendu, le service est payant, et son coût est calculé en fonction du montant du loyer et de la durée du bail.
Cette solution reste toutefois méconnue des locataires comme des bailleurs. Fera-t-elle des émules après la proposition d’Anaïg Le Meur ? Affaire à suivre !
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